Cette semaine, le magazine Forbes a relayé une publication du site russe Delovya Jizn (Le monde des affaires) qui affirmait que 2 000 militaires de Moscou avaient été tués dans le Donbass. Cette information, si elle était confirmée, démentirait toutes les déclarations de Moscou depuis le début du conflit selon lesquels aucun de ses soldats ne combat en Ukraine.
Le scoop de Delovya Jizn n’est resté que très peu de temps en ligne avant d’être censuré. Le site affirmait qu’en plus des 2 000 militaires russes tués dans l’est de l’Ukraine depuis le début du conflit l’année passée, 3 200 autres y avaient été blessés. Toutes les informations sur la mort de soldats russes en « opération spéciale » en temps de paix ayant été classées, sur ordre du président russe, secret d’Etat depuis le mois de mai dernier, Delovya Jizn repose ses estimations sur les compensations financières accordées aux familles des soldats décédés. Après analyse du budget de l’armée russe, Delovya Jizn affirme que le gouvernement russe approuvé la compensation d’environ 39 590 euros pour les familles de soldats tués alors qu’ils participaient à une action militaire en Ukraine et des compensations moindres pour les invalides et les combattants sous contrat. Ces informations confirment, en les multipliant par dix le nombre de morts, les conclusions du rapport de l’opposant Boris Nemtsov, assassiné en février dernier à Moscou.
Mais dans cette guerre de l’information, la réaction des autorités russes n’a pas tardé. Hier vendredi, Russia Today, la « CNN » russe, a démenti toute l’affaire, affirmant que la publication de cette information était un montage et que le site d’information économique Delovya Jizn avait été piraté dans la nuit du 22 au 23 août dernier.