Alors que les trois Américains et le Britannique qui l’ont maîtrisé sont décorés à l’Elysée, le jeune marocain de 25 ans Ayoub El Khazzani qui a tenté d’ouvrir le feu dans un train Thalys nie un acte terroriste et évoque une tentative de braquage.
Selon une source proche de l’enquête, le suspect maintient sa version selon laquelle il a trouvé fortuitement la kalachnikov dont il était armé dans une valise dans un jardin public près de la gare de Bruxelles-midi où il dort étant SDF. La découverte de cette arme lui aurait donné l’idée de s’en servir pour détrousser les passagers du Thalys Amsterdam-Paris dans lequel il est monté vendredi dans la capitale belge. L’avocate qui l’a assisté aux premières heures de sa garde-à-vue à Arras avant son transfert dans les locaux de la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) à Levallois-Peret a déclaré à divers médias qu’il était « médusé du caractère terroriste attribué à son action ».
Mais cette version des faits peine à convaincre. Ayoub El Khazzani était fiché pour islamisme par les renseignements de plusieurs pays. De plus, les jeunes Américains qui l’ont maitrisé ont déclaré en conférence de presse qu’il avait beaucoup de munitions sur lui, ce qui écarte l’hypothèse d’un braquage. Outre le fusil d’assaut, le suspect avait en sa possession 9 chargeurs garnis, un pistolet automatique Luger et un cutter.
Ayoub El Khazzani est soupçonné d’avoir acquis ces armes en Belgique où il vivait. Il a vécu sept ans en Espagne, de 2007 à 2014, où il est arrivé à l’âge de 18 ans. Il s’est fait remarquer par des discours légitimant le jihad et a été détenu une fois pour trafic de drogue selon une source des services antiterroristes espagnols.