La décision, mardi d’un dernier, d’un juge d’instruction de Melila, l’enclave espagnole au Maroc, de prononcer un non-lieu en faveur des gardes civils films en 2014 en train de frapper un migrant qui tentait d’entrer à Melila, a provoqué une vague de contestation. Une Organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme a annoncé hier mercredi son intention de faire appel de cette décision.
Le juge d’instruction a justifié sa décision en arguant que le délit n’avait pu être établi. Il a fait valoir que le migrant frappé à coups de matraque alors qu’il avait franchi les clôtures de la frontière « n’avait pu être identifié » et qu’il s’était « avéré impossible » d’obtenir les déclarations des migrants qui avaient été « remis immédiatement aux forces marocaines ». Bien qu’admettant que les images filmés montraient une action « démesurée des agents », le juge a considéré que les enregistrements vidéos et les déclarations des gardes civils et de quelques témoins ne constituaient pas des éléments suffisants pour poursuivre la procédure. L’ONG de défense des droits de l’Homme Prodein, qui avait filmé la scène et l’avait transmise à la justice, a annoncé son intention de faire appel. Comprenant à peine les arguments avancés par le juge pour justifier sa décision, elle juge les efforts de la justice pour retrouver la victime insuffisants.
La vidéo filmée par l’ONG en 2014 montrait huit gardes civiles en train de frapper un clandestin avant de le ramener ensuite, apparemment inconscient, pour le remettre aux forces de l’ordre marocaines, sans tenter d’en savoir davantage sur lui ni lui prodiguer des soins. Très médiatisée dans le pays, la vidéo avait provoqué un scandale et soulevé l’indignation de toute l’Espagne.