Le fisc français a révélé qu’entre 2010 et 2013, le nombre de départs enregistrés pour le Portugal a triplé. Le Portugal est ainsi en train de conforter son statut de terre d’exil fiscal en Europe, aux côté de la Belgique, de la Suisse et du Royaume-Uni.
Cette tendance, qui se poursuit, est le résultat de la politique fiscale avantageuse mise en place au Portugal depuis plusieurs années, en plus des autres atouts du pays comme sa météo clémente ou encore ses prix de l’immobilier qui ont considérablement chuté pendant la crise. En 2012, pour sortir de la crise, le gouvernement portugais avait adopté une circulaire qui exonère les nouveaux arrivants d’impôt sur le revenu pendant dix ans, à condition de passer six mois par an au moins au Portugal et d’avoir réalisé sa carrière dans le privé. Cette mesure, censée stimuler la consommation intérieure, a agi comme un aimant sur les retraités européens. Le Portugal est devenu la destination privilégiée des retraités français, damant le pion au Maroc qui pâtit des problèmes géopolitiques au Maghreb. Le Portugal présente certaines particularités par rapport aux autres terres d’exil fiscal en Europe. Les personnes concernées ne sont pas uniquement des grandes fortunes ou des chefs d’entreprise, mais comptent beaucoup de jeunes retraités des classes moyennes qui peuvent, dans la plupart des cas, y bénéficier d’un pouvoir d’achat bien meilleur que dans leurs pays d’origine.
Par ailleurs, le revenu fiscal de référence des contribuables concernés, entre 2010 et 2013, a été multiplié par cinq, passant de 5 730 euros en moyenne à 27 700 euros. Ces chiffres suggèrent une clientèle étrangère de plus en plus aisée, et pas uniquement des ressortissants partis travailler à l’étranger.