Les données publiées jeudi dernier révèlent une progression du Produit Intérieur Brut de l’Espagne de 1% au deuxième trimestre de l’année par rapport au trimestre précédent et de 3.1% en rythme annuel. Le vent d’optimisme qu’apportent ces chiffres ne doit pas faire oublier la situation toujours fragile du pays.
La bonne forme de l’économie espagnole fait l’unanimité. La Commission européenne s’attend à une croissance de l’économie du pays de 2.8% cette année, soit l’un des plus fortes de la zone euro, alors que le gouvernement mise sur une hausse de 3.3%. Les signes de reprise économique sont nombreux. Selon les analystes de Natixis, la consommation des ménages est en progression et a contribué pour près des deux tiers à la croissance du deuxième trimestre. Cette progression est due à l’amélioration du moral des Espagnols, dopé par le dynamisme des créations d’emploi avec 411 000 emplois créés au deuxième trimestre, malgré un taux de chômage qui reste élevé à 22.4%. Les nouvelles sont bonnes également du côté de l’industrie. La baisse des coûts du travail, enregistrée depuis 2010, a regonflé la compétitivité-prix des entreprises, qui ont trouvé de nouveaux débouchés à l’international, notamment en Afrique du Nord. La hausse des exportations a également été favorisée par les mesures accommodantes de la BCE (Banque Centrale Européenne) qui poussent à la baisse les coûts de financement des entreprises, et par la faiblesse de l’euro.
Mais les autorités du pays sont appelées à ne pas relâcher leur vigilance. Le PIB est toujours inférieur de 4% à son niveau de début 2008. Et entre le taux de chômage structurel élevé, le déclin démographique ou encore les incertitudes politiques, les handicaps à un retour du dynamisme de la croissance équivalent à celui d’avant la crise sont encore nombreux.