Comme le montrent les quelque 3 000 étrangers, érythréens, soudanais, syriens ou encore afghans qui séjournent actuellement à Calais dans l’espoir de rejoindre les côtes britanniques depuis le port de Calais ou via le tunnel sous la Manche, le Royaume-Uni demeure la destination rêvée des migrants. Mais la réalité une fois sur place pour ces derniers est assez éloignée de cette image idéalisée.
Avec son économie florissante, le Royaume-Uni séduit les migrants, d’autant qu’il en a accueilli pas moins de 526 046 en 2013 pour une longue durée selon les données de l’institut Eurostat. Avec un taux de chômage de 5.6%, le marché du travail britannique est le principal élément attractif pour les migrants. Mais ce chiffre cache la prépondérance du travail au noir étant donné que le marché du travail dans le pays est complètement dérégularisé, presque sans aucun contrôle et qu’il n’existe pas de carte d’identité. Le travail « immédiat » fait donc oublier aux migrants qu’ils ne peuvent pas prétendre à une sécurité sociale, à un droit au chômage ou encore à une retraite.
Et en matière de prestations sociales, le Royaume-Uni est également loin de l’image de générosité que les migrants lui confèrent, surtout lorsqu’on le compare à un pays comme la France. Le Royaume-Uni accorde à un demandeur d’asile majeur sans enfants 52 euros par semaine quelle que soit sa situation alors que la France lui offre une allocation temporaire d’attente de 80.15 euros par semaine durant un mois et une fois qu’il est admis dans un centre d’accueil, il reçoit une allocation mensuelle de subsistance dont le montant peut grimper jusqu’à 718 euros par mois. Les procédures de demande d’asile sont difficilement comparables entre les deux pays étant donné les différences entre les nombres de demandes, nettement plus élevé en France.