Les bailleurs de fonds internationaux ont tiré hier lundi la sonnette d’alarme sur la menace que fait peser le poids des créances douteuses dans le secteur bancaire sur la reprise naissante, alors que Chypre a progressé dans l’application des réformes que le pays s’est engagé à faire dans le cadre d’un plan de sauvetage.
Dans un communiqué conjoint, après leur dernière évaluation de l’économie de la république de Chypre, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds Monétaire International estiment que l’île est sur la bonne voie. Quoiqu’encore lent, le rythme des restructurations de dettes est en train de s’accélérer un peu. La croissance économique est repartie de l’avant au début de cette année. Les bailleurs de fonds estiment que l’île devrait sortir de la récession cette année et le gouvernement a indiqué qu’il pourrait ne pas avoir besoin de la totalité des fonds initialement prévus.
Mais les obstacles avant un dénouement heureux de cette crise sont encore nombreux. Pour la troïka, le principal est le niveau excessif des prêts non performants dans le système bancaire, avec environ la moitié des prêts accordés par les banques à Chypre qui sont considérés comme créances douteuses. Cet élément enraye la stabilisation durable du système bancaire. Les créanciers internationaux recommandent au gouvernement chypriote d’accélérer le transfert des titres de propriétés pour assurer que ceux qui ont remboursé leur prêt deviennent dûment propriétaires de leur bien, et d’assouplir la vente d’emprunts au plus vite.
Au bord de la faillite, Chypre a dû faire appel à la troïka des bailleurs de fonds en mars 2013. Un prêt de 10 milliards d’euros, dont 6 milliards ont déjà été versés, lui a été accordé en échange d’une série de mesures d’austérité draconiennes et d’une restructuration du système bancaire, ce dont les autorités chypriotes s’acquittent de manière assez satisfaisante pour le moment.