Les éleveurs français ont poursuivi les actions hier lundi en protestation contre les « distorsions de concurrence » dont ils s’estiment victimes. Le président François Hollande leur a promis son soutien et le gouvernement a annoncé un plan dans ce sens.
Des barrages ont été installés aux frontières allemande et espagnole, et sur l’autoroute de l’ouest. En Alsace, ce n’est que dans l’après-midi que les agriculteurs ont levé les barrages érigés à la frontière avec l’Allemagne, après avoir obtenu un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Les agriculteurs du Bas-Rhin avaient installé depuis dimanche, vers 22h, des barrages sur six passages routiers entre la France et l’Allemagne, pour vérifier si les camions en provenance d’Allemagne transportaient des produits agroalimentaires ou des matières premières agricoles. Ils ont ainsi contraint entre 300 et 400 camions à rebrousser chemin. Hier, à partir de 11h, 800 manifestants à bord de 400 tracteurs ont bloqué l’autoroute de l’Ouest A81 en Bretagne, dans l’Ouest du pays. Dans la même région, les éleveurs ont mis en place, dimanche soir, à Dinan, un barrage filtrant afin de contrôler une demi-douzaine de semi-remorques. La FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) du Bas-Rhin a laissé planer la menace d’actions, dans les semaines à venir, contre la grande distribution et « ceux qui ne jouent pas le jeu » des engagements pris auprès des pouvoirs publics.
Le président François Hollande a réitéré son soutien aux éleveurs et fait miroiter de grandes attentes autour de la prochaine réunion du Conseil européen sur l’agriculture en septembre. Le plan de soutien du gouvernement français a pourtant déjà commencé à inquiéter Outre-Rhin. La fédération allemande de l’industrie laitière a ainsi adressé hier un courrier à la Commission européenne pour dénoncer certaines mesures prises dans l’Hexagone la semaine dernière pour soutenir l’industrie du lait, dont une préférence nationale accordée au lait français.