L’ICES (Conseil International pour l’Exploration de la Mer), un organisme scientifique qui émet des avis sur la gestion des environnements marins de l’Atlantique nord-est, a recommandé il y a quelques jours de baisser les quotas de la pêche à la sardine à 1 587 tonnes en 2016 dans les eaux du Portugal et de l’Espagne pour freiner sa raréfaction. Cette recommandation n’a pas fini de faire des vagues au Portugal où la sardine fait figure de plat national.
La proposition de l’ICES, si elle était adoptée, serait une baisse de plus de 90% par rapport au plafond de 19 095 tonnes pour les deux pays en vigueur cette année. Pour Humberto Jorge, le président de l’Association portugaise des organisations de la pêche au filet, ce serait un arrêt de mort pour les 5 000 personnes qui vivent de la pêche à la sardine dans le pays. Pour le député socialiste Jorge Fao, cette décision « dramatique » aboutirait à « la destruction de la pêche au filet au Portugal ». Même le secrétaire d’Etat à la Mer a réagi à la recommandation de l’ICES, dont le gouvernement portugais tient généralement compte, promettant « d’éclaircir ce problème » avec l’organisme scientifique car son avis ne correspondrait pas à la réalité des stocks.
Au grand dam des professionnels du secteur, la pêche à la sardine dans les eaux ibériques est soumise à des quotas de plus en plus stricts, quota qui était de 55 000 tonnes en 2012. Les pêcheurs ont interdiction d’exercer leur activité entre janvier et avril et chaque chalutier peut débarquer au maximum deux tonnes de sardines par jour. Selon les scientifiques, les sardines ont fortement diminué dans les eaux ibériques depuis dix ans et leur stock est actuellement à son niveau le plus bas depuis 37 ans.