L’école de commerce catalane Esade a publié les résultats d’une étude qui révèle qu’un dixième des employés et un cinquième des chômeurs ont travaillé au noir en 2014 et que les revenus de cette activité ont représenté dans le cas des actifs 24.5% de leur salaire total.
Cette étude confirme un peu plus l’ampleur que le travail au noir a prise dans le pays, encouragé par le taux de chômage encore élevé dans le pays, malgré une légère amélioration au second trimestre de cette année. Selon Gestha, le principal syndicat du ministère espagnol des Finances, l’économie souterraine représenterait environ un quart du Produit Intérieur Brut du pays, ce qui le placerait au même rang que la Grèce, l’Italie, le Portugal et la Pologne, derniers pays du continent en la matière. L’agriculture, le bâtiment, les services à domicile, le commerce et le tourisme sont les secteurs les plus touchés selon les économistes. Si des facteurs culturels tels que le non-paiement de l’impôt, la corruption ou encore le nombre insuffisant d’agents du fisc pour contrôler les entreprises sont souvent employés pour justifier cette situation qui dure depuis des décennies, les récents déboires de la quatrième économie de la zone euro sont un facteur aggravant. L’Espagne est sortie en 2014 d’une crise de cinq ans qui a laissé des séquelles profondes, principalement le taux de chômage.
Si les données officielles diffusées hier jeudi révèlent une nette amélioration de la situation, ce taux, à 22.4% au deuxième trimestre de l’année, est encore très élevé et encourage une économie informelle de survie. La moitié de ces chômeurs ne touche plus aucune indemnité. De plus, le travail temporaire et à temps partiel, insuffisant pour survivre, s’étend.