Les dirigeants de l’Union européenne réunis en sommet à Bruxelles ont décidé hier Mercredi de durcir les conditions d’accueil des migrants à leur arrivée dans l’union européenne. L’objectif de cette décision est de désamorcer une crise qui menace la libre circulation dans l’espace Schengen.
Le mécanisme que les dirigeants européens devraient adopter prévoit la création de centres de tri financés par l’Union européenne dans les pays d’arrivée pour enregistrer et identifier les migrants. L’idée est de distinguer ceux qui relèvent du droit de l’asile en Europe et ceux qui relèvent de l’immigration économique irrégulière, et d’organiser le retour des migrants en situation irrégulière. Mais cette étape n’est que la première partie du plan de lutte contre l’immigration clandestine de l’Union européenne qui, par contre peine à faire adopter ses autres propositions. Tout d’abord, la Commission européenne souhaite imposer aux Etats de se partager la prise en charge de 40 000 demandeurs d’asile originaires de Syrie et d’Erythrée arrivés en Italie et en Grèce depuis le 15 avril et pour ce faire, propose des critères de répartition. Mais l’idée de quotas divise comme jamais auparavant les Etats membres de l’Union européenne.
Pour espérer atteindre, ne serait-ce qu’en partie ses objectifs, la Commission européenne a décidé de mettre de l’eau dans son vin. Le projet de conclusions qu’elle soumettra ce jeudi aux dirigeants européens ne devrait comporter aucune obligation, mais simplement les appeler à « donner leur accord à la relocalisation sur deux ans de 40 000 personnes arrivées en Italie et en Grèce et ayant besoin d’une protection provisoire ». La répartition doit être discutée par les ministres de l’Intérieur les 9 et 10 juillet à Luxembourg dans l’optique d’être effective à la fin du mois de juillet. Selon l’agence européenne Frontex, plus de 100 000 personnes sont clandestinement entrées dans l’union européenne depuis le début de l’année par la Méditerranée ou par la Turquie.