Les propos d’une source dans l’entourage de la BCE (Banque Centrale Européenne) la semaine passée sur une éventuelle application du contrôle des capitaux sur le modèle chypriote à la Grèce fait craindre sur l’avenir de la libre circulation des capitaux en Europe.
La libre circulation des capitaux est en effet l’un des totems de la zone euro et le contrôle des capitaux mis en place sur l’île de Chypre était censé être un cas unique. Décidé le 28 mars 2013, il devait permettre d’éviter une panique bancaire, appelée « bank run », lors de la réouverture des établissements financiers après plus d’une dizaine de jours de fermeture. Les paiements et virements à l’étranger ont été limités à 5 000 euros par mois, par personne et par banque et le montant en espèces que les voyageurs quittant l’île pouvaient porter sur eux a été limité à 1 000 euros. Censées durer « quelques semaines », il faudra aux chypriotes attendre deux ans avant que ces restrictions ne soient complètement levées bien qu’elles furent progressivement assouplies.
Aujourd’hui avec la crise, l’idée de répliquer ce modèle est en train d’émerger et avec elle une multitude de questions. Au-delà du fait que le contrôle des capitaux va à l’encontre des principes européens, rompant effectivement avec le principe de l’Union monétaire, son efficacité est controversée. Le pays sort petit à petit du gouffre après un recul de 8.4% en deux ans de son Produit Intérieur Brut et une augmentation du chômage à plus de 16%. Mais la réussite d’une éventuelle duplication des mesures à Chypre à la Grèce pourrait également se heurter à la différence de taille entre les deux pays.