La banque d’Angleterre a publié hier mercredi une série de propositions pour durcir la régulation des marchés financiers dans le but de permettre la poursuite individuelle des traders et des patrons à l’origine de manipulations illicites.
La banque d’Angleterre propose concrètement d’étendre la loi interdisant la manipulation des marchés pour couvrir le marché des devises, qui en est exclu jusqu’à présent. Elle souhaite également que les individus qui manipulent les marchés de façon frauduleuse et commettent des crimes financiers soient traités comme n’importe quel criminel, un souhait qu’il souhaite voir se réaliser en faisant la peine maximale pour ces délits de sept ans à dix ans de prison. La banque d’Angleterre propose aussi de créer une sorte de « casier judiciaire » des traders, consultable à l’embauche, tenu par le régulateur britannique qui listerait ainsi tous les possibles abus dont les traders ont été responsables. Cette mesure est censée empêcher les traders au comportement douteux de passer d’une firme à une autre trop facilement. Ces propositions sont soutenues par le régulateur britannique, le FCA (Financial Conduct Authority) et par le Trésor britannique.
Les marchés financiers britanniques ont été secoués à de nombreuses reprises ces dernières années par les scandales. Mais si les banques sont régulièrement sanctionnées, souvent par des amendes très élevées, les sanctions contre les traders et leurs patrons demeurent très rares. Les propositions de la banque d’Angleterre vont dans le même sens que les réformes mises en place ces dernières années à l’image du nouveau régime de certification des principaux dirigeants des établissements financiers actuellement en cours de création. Il doit permettre de tenir directement pour responsable les dirigeants qui ont laissé faire la manipulation des marchés, même s’ils n’étaient pas au courant de ce qui se passait.