Dimanche, les Luxembourgeois se sont prononcés par voie référendaire sur trois propositions de réforme. Il s’agissait, premièrement, de statuer sur l’octroi du droit de vote aux élections législatives pour les étrangers vivant depuis plus de dix ans sur le territoire national et ayant déjà pris par à un scrutin, au niveau municipal ou européen. La deuxième question portait sur l’octroi du droit de vote dès 16 ans en lieu et place de 18 ans, comme prévu dans la législation actuelle. Et, la dernière question était relative à une éventuelle limitation à une durée maximale de dix ans d’un mandat ministériel.
Contrairement aux sondages, aucune de ces réformes n’a eu l’assentiment des Luxembourgeois. A peine 21,98 % d’électeurs étaient pour le vote des étrangers, 19,13 % pour l’octroi du droit de vote aux jeunes à partir de 16 ans et 30,07 % pour limiter la durée du mandat ministériel. Pourtant, les trois partis (libéral, socialiste et écologiste) constituant la coalition au pouvoir avaient invité, avec le soutien de la gauche radicale, les électeurs à se prononcer en faveur des trois propositions. Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre libéral Xavier Bettel avait déclaré que l’issue de ce scrutin ne nuirait, en aucun cas, à sa position : « ce ne sera pas un vote pour ou contre moi », avait-il lancé tout en expliquant à l’électorat qu’il s’agissait juste d’un vote consultatif permettant d’avoir l’avis de la population sur des questions majeures. Malgré ce discours, certains députés d’opposition ont demandé, dimanche soir, à M. Bettel de démissionner de son poste.
L’issue de ce référendum montre à suffisance que la population luxembourgeoise demeure conservatrice. Pour preuve, selon un récent sondage, 56 % de prospects estiment que les nationaux et étrangers « ne vivent pas vraiment ensemble ». Pourtant, la population du Grand-Duché est actuellement constituée de 46 % d’étrangers.