L’OCDE (Organisation pour la Croissance et le Développement Economiques) et la Banque de France estiment respectivement à 1.1% et à 1.2% la croissance de l’économie française cette année. Ces chiffres sont tous deux supérieurs aux prévisions de 1% du gouvernement français.
Les prévisions de ces deux organismes sont également plus favorables pour la reprise de l’économie en 2016 et 2017. L’OCDE, qui s’essaie pour la première fois à des prévisions macroéconomiques pluriannuelles, table sur 1.8% en 2016 tandis que la Banque de France fait des prévisions de 1.8% en 2016 et de 1.9% en 2017. L’exécutif français pour sa part maintient 1.5% pour les deux prochaines années. OCDE, Banque de France et gouvernement français partagent en fait le même diagnostic. L’économie profite de la baisse du prix du pétrole, du taux de change de l’euro et de la politique monétaire expansionniste de la BCE (Banque Centrale Européenne). Celle-ci s’est alignée sur la stratégie du « quantitative easing » de la FED (banque centrale américaine) qui consiste en un rachat d’obligations étatiques de pays de la zone euro afin de faire baisser les taux.
La différence des prévisions entre l’OCDE et la Banque de France d’une part et le gouvernement français de l’autre réside dans un effet de communication. Après avoir adopté une position optimiste en début de quinquennat avec des prévisions de croissance hautes, revues par la suite à la baisse, le gouvernement français semble avoir décidé de publier des prévisions de croissance basse pour sortir grandi au moment d’annoncer une croissance meilleure que prévue. Mais la pérennité de cette reprise de l’économie est loin d’être garantie. Les éléments qui ont participé à la croissance soutenue du premier trimestre ne devraient plus autant soutenir la croissance à l’avenir.