La vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria a annoncé hier vendredi le feu vert de l’exécutif du pays à la présence permanente sur la base de Moron de la Frontera, dans l’extrême sud du pays, d’une force d’intervention américaine dont la mission sera de répondre aux crises en Afrique.
L’installation de cette force devrait être formalisée lundi lors de la visite en Espagne du chef de la diplomatie américaine John Kerry. Le texte qui sera signé à cette occasion sera un amendement à l’accord de défense entre les deux pays datant de 1988. Cette force d’intervention, appelée dans le jargon du Pentagone Special-Purpose Marine Air-Ground Task Force Crisis Response, aura pour mission de renforcer la protection des ambassades, de récupérer des militaires en difficulté, d’évacuer des civils ou d’intervenir dans les conflits ou les crises humanitaires. Elle dépendra du commandement Afrique, basé en Allemagne, une des six divisions géographiques des forces américaines dans le monde. La base de Moron de la Frontera, où s’installera cette force permanente, abrite depuis avril 2013, à titre temporaire cependant, 800 militaires américains. A terme, l’effectif de cette base devrait compter de façon permanente au moins 2 200 militaires américains et 500 civils ainsi que 26 avions.
Le renforcement de l’effectif américain sur cette base a pour vocation de contribuer à la stabilité régionale et la sécurité commune en Afrique, Europe et au Proche-Orient et protéger la population et les installations américaines en Espagne, comme les Etats membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord (Otan). La force installée jusque-là de façon temporaire sur cette base, utilisée depuis les années 1950, avait été déployée après l’attaque meurtrière qui avait visé le 11 septembre 2012 le consulat de Benghazi en Libye.