Les chiffres officiels de l’INE, l’institut national de la statistique, publiés hier jeudi, révèlent que l’économie espagnole a connu au premier trimestre de cette année sa croissance la plus soutenue depuis plus de sept ans.
Le Produit Intérieur Brut du pays a progressé de 0.9% par rapport aux trois derniers mois de l’an dernier. Cette progression succède à une croissance de de 0.7% au quatrième trimestre de l’année passée. Ces résultats confortent la place de l’Espagne parmi les économies européennes les plus dynamiques cette année. L’INE attribue le bon résultat de ce début d’année à la reprise de la consommation des ménages, en plus, comme pour plusieurs autres pays membres de la zone euro, de la chute des prix du pétrole, du soutien de la politique monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne), et de la dépréciation de l’euro qui favorise les exportations. Selon des données distinctes toujours dévoilées par l’INE, les ventes au détail ont bondi de 4% en avril, leur neuvième mois consécutif de hausse, en données corrigées des variations calendaires.
Mais l’heure n’est toujours pas à l’euphorie dans le pays où l’embellie de l’économie est encore loin de profiter à l’ensemble de la population. La question du chômage n’est toujours pas réglée avec un taux qui reste proche des 24%. Par ailleurs, les élections régionales et municipales de dimanche dernier ont ébranlé le PP (Parti Populaire) au pouvoir et ébréché le bipartisme qui régnait sur le pays depuis plusieurs décennies avec l’émergence du parti de gauche anti-austérité Podemos et du mouvement libéral centriste Ciudadanos. La mutation politique, accompagné d’une certaine inquiétude, que traverse actuellement le pays est suivie de près par les milieux économiques et financiers.