La présidente de transition centrafricaine Catherine Samba Panza a exhorté mardi la communauté internationale à verser l’aide promise au pays, notamment pour financer des élections d’ici la fin de l’année. « Je réaffirme ici ma détermination à organiser des élections démocratiques et crédibles. En tout état de cause ces élections se tiendront avant la fin de l’année 2015 », a dit Mme Samba Panza à l’ouverture d’une conférence sur l’aide pour la Centrafrique à Bruxelles.
Le forum de réconciliation centrafricain a décidé le 11 mai de reporter les élections présidentielle et législatives initialement prévues avant le mois d’août. Les quelque 600 délégués de ce forum s’étaient réunis pour trouver une sortie à la meurtrière crise politico-militaire de 2013-2014, sans précédent dans l’histoire pourtant très troublée de la Centrafrique.
Le « processus électoral qui placera à la tête du pays un pouvoir démocratique » est « une priorité claire et absolue », a assuré Mme Samba Panza, et « seules des contraintes logistiques et budgétaires » sont responsables de ce report. « Nous n’avons pas assez de ressources pour financer ces élections », a abondé la ministre centrafricaine de l’Économie, Florence Limbio, en marge de la conférence. Elle a chiffré les fonds manquants à 17 millions de dollars et souligné que le pays ne dispose que de « six, huit mois, pas plus », pour organiser le scrutin.
Les deux responsables ont reçu le soutien de la secrétaire d’Etat française au Développement, Annick Girardin. « Malheureusement, le financement du processus électoral n’est pas assuré, 20 millions de dollars restent à trouver. J’appelle tous les bailleurs à se mobiliser », a-t-elle dit.
Sur le seul plan humanitaire, l’Onu a estimé les besoins d’aide de la Centrafrique à 613 millions de dollars pour 2015. Mais seulement 21% de ce montant a effectivement été versé à ce stade, selon Mme Samba Panza. « Nous avons eu beaucoup d’annonces, d’intentions, mais les décaissements des fonds n’ont pas suivi les attentes », a souligné la présidente.