A l’approche des élections législatives d’octobre 2015, le débat s’anime sur la mesure qui a supprimé en 2012 quatre jours fériés pour une période de cinq ans. Estimant que les objectifs poursuivis, relance de l’économie et soutien de la productivité, n’ont pas été atteints, l’opposition souhaite l’abolir.
En mai 2012, le gouvernement de droite avait fait adopter un texte de loi pour rendre plus flexible le marché du travail. C’est dans ce cadre qu’avaient été supprimés quatre jours fériés à savoir les jours fériés laïques du 5 octobre (instauration de la République en 1910) et du 1er décembre (restauration de l’indépendance portugaise) ainsi que les jours fériés religieux du Corpo de deux (Fête Dieu) qui se célèbre 60 jours après Pâques et qui peut être reportée au dimanche suivant, ainsi que le 1er novembre, jour de la Toussaint. Cette mesure devait convaincre les investisseurs et les créanciers du Portugal que le pays mettrait tout en œuvre pour tenir les objectifs de redressement de l’économie et rassurer les partenaires européens sur la volonté de Lisbonne de rentrer dans le rang des critères de Maastricht.
Masi depuis l’adoption de cette mesure un an après l’entrée en vigueur du plan de redressement économique, ses initiateurs ont négligé de mesurer son impact. Cette mesure était censée faire entrer dans les caisses de l’Etat 750 millions d’euros en cinq ans. Mais sa portée réelle est aujourd’hui difficile à évaluer. Aucune mention des jours fériés n’est faite dans le mémorandum de la troïka des bailleurs de fonds et l’Etat n’a pas détaillé la mesure dans ses budgets successifs. De plus, l’indice de productivité horaire du pays reste, à 66.5% en 2013, faible par rapport à la moyenne de l’Union européenne.