Le Premier ministre français Manuel Valls s’est déclaré samedi opposé à l’instauration de « quotas » pour la répartition de migrants et des réfugiés entre les pays de l’Union européenne comme l’a proposée cette semaine la Commission européenne.
Manuel Valls s’exprimait en gare de Menton, entouré de son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et des députés de l’opposition Eric Ciotti et Christian Estrosi. Le Premier ministre français souhaite une répartition plus équitable des réfugiés entre les Etats membres de l’Union européenne, mais cette répartition devrait tenir compte des efforts déjà consentis par chacun. Environ 75% des réfugiés en Europe sont accueillis par l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède et la France. Depuis 2012, la France a accueillis 5 000 réfugiés syriens et 4 500 irakiens. L’Hexagone est également très engagé dans les efforts militaires pour répondre aux défis que représentent le terrorisme et le trafic des migrants et Manuel Valls souhaiterait que ces efforts soient pris en compte dans la répartition de l’accueil des réfugiés.
Mercredi dernier, la Commission européenne a présenté un plan d’action pour l’immigration et l’asile qui prévoit des quotas obligatoires pour assurer une distribution équitable des réfugiés et en cas de crise, un transfert des demandeurs d’asile entre les Etats de l’Union européenne. Avant même qu’elle ne soit officiellement proposée, cette idée avait été rejetée par plusieurs pays européens parmi lesquels le Royaume-Uni dont le Premier ministre fraichement réélu David Cameron plaide pour une immigration plus maîtrisée. Manuel Valls a au contraire défendu une politique de l’asile plus efficace, conforme à des critères internationaux appliqués par tous les pays de l’Union européenne. Ce serait la raison principale pour laquelle, selon lui, la France a entrepris une réforme de la sienne.