Les chiffres des autorités chypriotes ont révélé une croissance de l’économie du pays au premier trimestre de cette année. Il s’agit de la première croissance enregistrée dans le pays depuis près de quatre ans.
En glissement annuel, le Produit Intérieur Brut de l’île méditerranéenne a progressé de 0.2% entre janvier et mars 2015 selon le service national des statistiques. Les secteurs à avoir progressé durant cette période sont l’hôtellerie, la restauration, l’électricité, la santé, l’éducation et les services juridiques et comptables. D’autres secteurs tels que la construction ou la production manufacturière restent en berne. La nouvelle est bien entendu très bien reçue par les autorités chypriotes qui se gardent toutefois de tout triomphalisme. Pour le ministre chypriote des Finances Harris Georgiades, le chemin à parcourir est encore long avant un redressement total de l’économie qui demeure très fragile. Malgré quelques perspectives positives, l’horizon économique chypriote devrait rester sombre. Les estimations de la Commission européenne publiées au début de ce mois prédisent que le pays devrait rester en récession cette année avec un recul de son Produit Intérieur Brut de 0.5%. Le renouement avec la croissance n’est prévue que pour l’année prochaine à +1.4%.
La traversée du désert aura été très longue pour Chypre. L’île méditerranéenne a été durement frappée par une crise financière au printemps 2013 au point, au bord de la faillite, de ne devoir son salut qu’à un prêt de 10 milliards d’euros de la Commission européenne, de la BCE (Banque Centrale Européenne) et du FMI (Fonds Monétaire International) accordé en échange d’une série de mesures d’austérité draconiennes. Le pays a connu quatorze trimestres d’affilée de contraction du PIB, la dernière progression ayant été enregistrée au deuxième trimestre 2011.