La tension est remontée de plusieurs crans ce weekend dans l’est de l’Ukraine entre les forces ukrainiennes et les séparatistes prorusses. Les deux camps se renvoient la responsabilité du regain des violences.
Le porte-parole de l’armée ukrainienne Oleksander Motouzyanyk a rapporté hier dimanche la mort d’un soldat ukrainien et sept autres blessés après une intensification par les rebelles de leurs attaques contre les forces gouvernementales. Les séparatistes auraient utilisé des armes lourdes censées avoir été retirées des lignes de front pour bombarder des positions tenues par la Garde nationale à Chyrokyne. Ce village est situé à l’est de la ville de Marioupol, une ville industrielle portuaire sur la mer d’Azov située entre les territoires séparatistes de l’est du pays et la Crimée annexée par la Russie en mars 2014, mais qui est tenue par les forces gouvernementales. Les séparatistes prorusses pour leur part ont accusé l’armée ukrainienne d’avoir ouvert le feu ce weekend sur un convoi d’aide en provenance de Russie. L’attaque aurait fait un mort. Denis Pouchiline, un représentant des rebelles a accusé l’armée ukrainienne de regrouper du matériel militaire, ce qu’il interprète comme un signe selon lequel Kiev rechercherait une solution militaire au conflit.
La situation dans cette partie de l’Ukraine est explosive. Bien que les observateurs de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) chargés de surveiller le cessez-le-feu estiment que les violations restent limitées, la trêve est bel et bien menacée. Or, cette trêve est la condition de base des accords de Minsk-2 négociés en février dernier en Biélorussie, par le président Français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel et signé par les président russe Vladimir Poutine et ukrainien Petro Porochenko. Ces accords doivent ouvrir la voie à un règlement politique du conflit qui a fait plus de 6 100 morts en plus d’un an.