A l’issue d’une visite à Rabat, le ministre français des Finances Michel Sapin a exprimé lundi la volonté de son pays de renforcer et de réorienter sa coopération économique avec le Maroc au profit des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Au cours d’un entretien qu’il a eu avec le ministre marocain de l’Economie Mohamed Boussaïd, les deux pays ont signé deux accords d’un montant total de plus de 40 millions d’euros. L’importance que la France souhaite accorder à ses PME s’illustre dans le fait que l’une des conventions signées porte sur un « Fonds de garantie français pour les projets d’acquisition de matériel français par les PME marocaines ou de développement de co-entreprises franco-marocaines ».
L’Hexagone dispose de bases solides pour développer sa coopération avec le Maroc, particulièrement dans les secteurs de l’aéronautique, de l’agro-alimentaire ou encore des énergies renouvelables qui y sont perçus comme les plus porteurs. C’est le premier partenaire économique du Royaume avec des échanges commerciaux d’un montant de neuf milliards d’euros par an et plus de 40% des IDE (Investissements directs étrangers) réalisés dans le pays, bien que ses parts de marché aient baissé lors de la décennie écoulée. La quasi-totalité des grands groupes français du CACA 40 sont présents au Maroc et plus de 750 entreprises françaises disposent de filiales au Maroc.
Mais la France a bien failli compromettre cette position privilégiée avec le Maroc. Il y a près d’un an, un dépôt de plaintes à Paris pour « torture » visant le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi avait déclenché une crise diplomatique entre les deux pays qui avait conduit Rabat à suspendre sa coopération judiciaire et sécuritaire avec Paris. Mais la relation économique bilatérale semble ne pas avoir été sensiblement affectée et le 31 janvier dernier, les deux pays ont signé une nouvelle convention judiciaire.