Le président chypriote Nicos Anastasiades a annoncé lors d’une conférence de presse en début de semaine, la levée par l’île du contrôle des changes instauré le 28 mars 2013, alors que le pays était en pleine crise financière.
Chypre lève ainsi les dernières restrictions sur les mouvements des capitaux, une mesure que son président présente comme l’achèvement de la restauration de la confiance dans le système bancaire du pays. Les autorités attendent de cette mesure de renforcer les perspectives positives du pays pour obtenir des investissements, ainsi que la capacité des banques à lever des capitaux et à financer sereinement l’économie.
Le 28 mars 2013, les autorités chypriotes avaient pris la décision inédite dans la zone euro de mettre en place des restrictions sur les flux de capitaux, pour contrer les retraits massifs d’argent des banques chypriotes provoqués par le programme de sauvetage proposé par l’Eurogroupe et le Fonds Monétaire International. Ce programme de 10 milliards d’euros financés par la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le FMI mettait pour la première fois à contribution les déposants pour financer le soutien. Il avait provoqué l’inquiétude des particuliers et des entreprises qui avaient retiré durant le courant de ce mois de mars des milliards d’euros de leurs comptes en quelques jours.
C’est progressivement que les contrôles draconiens des flux des capitaux se sont assouplis. Les particuliers ont tout d’abord été interdits de transférer plus de 20 000 euros vers l’étranger chaque mois tandis que les voyageurs quittant l’île étaient soumis à une limite de 10 000 euros en numéraire de l’argent qu’ils pouvaient emporter avec eux. Et ce n’est qu’en janvier dernier que le gouvernement a accéléré l’assouplissement en levant toutes les restrictions sur les virements bancaires des entreprises vers l’étranger. La troïka( CE,FMI et BCE) est impliquée dans le redressement de l’économie chypriote jusqu’en 2016.