La Banque d’Espagne a annoncé le dépôt de bilan de la banque privée Banco Madrid touchée par les accusations de blanchiment d’argent portées par les autorités américaines contre sa maison mère BPA (Banca Privada d’Andorra), sise à Andorre.
L’INAF (Institut national andorran des finances), chargé de réguler et de superviser le secteur bancaire, avait pris la direction de cet établissement bancaire spécialisé dans la gestion de fortune le 10 mars, après la destitution de son conseil d’administration par les autorités d’Andorre. Dans le communiqué qui l’a annoncé, la Banque d’Espagne a déclaré que la décision de déposer le bilan a été prise suite à la « forte détérioration de la situation financière de Banco Madrid, conséquence des importants retraits de fonds de clients ».
Banco Madrid est entré dans le cercle vicieux dont il ne s’est pas sorti depuis l’alerte du Fincen (Financial Crimes Enforcement Network), organisme du Trésor américain chargé de lutter contre la délinquance financière, qui désignait la BPA comme une « source majeure d’inquiétude liée au blanchiment d’argent ». BPA aurait ainsi permis de faire passer par le système financier américain les recettes tirées du crime organisé, de la corruption et du trafic d’êtres humains. Au total, l’affaire porte sur des centaines de millions de dollars ayant trait à des organisations criminelles en Russie et en Chine. Les autorités andorranes ont ordonné une enquête qui doit aboutir dans soixante jours.
Le 10 mars, au moment de la destitution de son conseil d’administration, Banco Madrid comptait environ 15 000 clients en Espagne, privés et institutionnels, ayant au moins 500 000 euros sur leur compte et 21 agences à travers le pays. Elle gère en tout pour 6 milliards de gestion d’actifs et devenue, depuis 2011, une filiale à 100% de la BPA.