L’Administration des Forêts a annoncé dans un communiqué posté ce vendredi sur son site l’entrée en vigueur depuis hier de l’interdiction d’un an à l’importation d’ivoire ouvragé en Chine. Le pays entend ainsi répondre aux nombreuses critiques internationales qui accusent la demande croissante de son marché d’encourager le massacre des éléphants.
Cette interdiction est la dernière mesure en date des autorités chinoises pour apaiser les inquiétudes internationales. Malgré le fait que les ventes d’ivoire ouvragé soient légales dans le pays, la contrebande y est très importante, ce qui explique les efforts de Pékin pour apaiser les inquiétudes des pays étrangers. Selon l’administration qui gère les « espèces menacées », le volume de la production illégale d’ivoire est bien plus restreint que la production légale. Le nombre d’affaires de contrebande d’espèces sauvages en Chine aurait chuté de 70% l’an dernier. Pékin a également jeté en prison des centaines de trafiquants. Mais les ONG s’accordent pour dire que l’interdiction d’importation d’ivoire sculpté est plus symbolique qu’efficace étant donné l’ampleur du trafic d’ivoire. Elles soutiennent que plus de la moitié des entreprises engagées dans le commerce légal de l’ivoire sont aussi impliquées dans des transactions illégales.
Bien que la Chine soit signataire du CITES, la Convention sur la protection des espèces en danger qui interdit presque toutes les formes de négoce international sur les défenses d’éléphants à l’exception d’enchères exceptionnelles sur des stocks africains, le pays est considéré comme le plus gros importateur d’ivoire. La sculpture sur ivoire est un art ancien en Chine et ces objets finement ouvragés sont prisés des collectionneurs qui y voient un investissement de valeur. L’ONG EIA (Agence d’Investigation Environnementale) a accusé en novembre dernier certains hauts responsables gouvernementaux et militaires d’être parmi les plus importants clients de l’ivoire illégal.