Deux jours après lui avoir accordé un nouveau délai pour régulariser la situation de son déficit, la Commission européenne a rappelé à la France qu’elle attendait du pays qu’il ramène son déficit public à 4% du Produit Intérieur Brut en 2015 au lieu des 4.1% promis, un défi que Paris assure être en mesure de relever.
Bruxelles attend également de la France qu’elle ramène son déficit à 3.4% en 2016, là où Paris prévoit 3.6% et à 2.8% en 2017, année où le pays est censé repasser sous la barre des 3%. Le ministre français des Finances Michel Sapin a réagi à ces spécifications en les jugeant réalistes, quoiqu’ exigeantes et affirme que leur respect n’entravera en aucune manière la reprise économique timide qui doit être confortée. Il précise par ailleurs que la Commission européenne ne fait nullement mention d’une surveillance ou de sanctions de la France.
Seulement, la France, dont le président François Hollande avait promis lors de sa campagne présidentielle de ramener le déficit à 1.6% en 2015 avant de ramener le budget à l’équilibre en 2017, peine à convaincre. Elle se retrouve en retard de 0.2 point, ce qui correspond à un montant de 4 milliards d’euros, sur ce que la Commission européenne lui a fixé comme objectif à atteindre cette année en matière d’effort structurel, malgré les signes encourageants que sont le dialogue social engagé par le Premier ministre Manuel Valls ainsi que les réformes relatives au marché du travail comme la loi Macron.
Bruxelles a formellement demandé à la France de lui donner très rapidement des gages de rigueur budgétaire et attend de nouvelles mesures d’ici l’été, ce que Michel Sapin a promis. Dans le cas contraire, Bruxelles pourrait ouvrir une procédure de sanctions à l’encontre du pays, ce qui serait une première au sein de l’Union européenne.